L’histoire et l’essence

Quand il a pris rendez-vous avec France Culture avant-hier, François Hollande ne se doutait peut-être pas qu’il aurait, avec la crise déclenchée par la CGT, autre chose à faire qu’à examiner ces questions compliquées que sont l’histoire, le destin et les tragédies auxquelles un président est souvent confronté.

« Je suis dans l’histoire », a-t-il dit, et « le rôle d’un chef d’État, c’est, à un moment, de saisir l’inattendu ». Je suis bluffé, parce qu’il m’arrive d’avoir pour lui de la commisération et que lui, d’un mot, me rappelle la place où il est et celle où je suis. Je ne suis pas dans l’histoire. Je cherche frénétiquement une pompe à essence qui consentirait à me vendre quelques litres.

Comme ils disent, il n’y a pas photo. Je suppose qu’il n’a pas de problème pour se déplacer en ville (l’Élysée, j’imagine, trouve du carburant ailleurs que dans les stations-service). De toute façon, si je pouvais rouler en ville, moi aussi, je pourrais songer à ma place dans l’histoire et même vous en faire part. Pour le moment, ma place est à la maison, car je ne peux pas en sortir.