Humeur

Lettre persane

Publié le 07/04/2016
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Le dégel de nos relations avec l’Iran pose divers problèmes, à commencer par la décision d’Air France, qui reprend ses vols vers ce pays, d’obliger ses hôtesses de l’air à porter le voile dès qu’elles débarquent à Téhéran.

Sur la base du volontariat, c’est possible, disent les syndicats, mais la direction envisage de sanctionner les hôtesses qui rejettent la mode persane. Il faut reconnaître que nous faisons, au nom du commerce, beaucoup d’efforts pour nous adapter aux exigences de cette théocratie. Je note qu’Air France n’a jamais demandé à ses hôtesses de porter le kimono, le boubou, le sari, le saroual, la burqa ou le tchador et que ses stewards n’ont jamais été contraints de revêtir la djellaba ou le kilt écossais sur le Paris-Edimbourg.

L’Iran se présente donc comme un cas exceptionnel : même pour une courte période de transit, il souhaite convertir les femmes françaises, sinon à sa religion, à son déguisement national. Cachez cette chevelure blonde que je ne saurais voir, tel est son mot d’ordre.Toute la question est de savoir s’il faut aller chez les Iraniens pour s’habiller comme eux ou s’il n’est pas préférable qu’ils viennent en France pour penser comme nous.

Richard Liscia

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3255