Humeur

Le malaise de la cravate

Par
Publié le 06/07/2017
Article réservé aux abonnés

Comme s'il n'y avait pas de sujets plus urgents et importants, une polémique a opposé les partis au sujet du port de la cravate à l'Assemblée.  Jean-Luc Mélenchon, qui en porte souvent une, est contre, alors que Cédric Villani, qui porte une lavallière, est pour. J'ai un avis tranché sur la question : pour éviter de nouer une cravate, il ne faut pas mettre de chemise. En effet, les cols de chemise sont taillés pour accueillir cet ornement encombrant, de sorte que, sans cravate, on a le col ouvert et l'allure de quelqu'un dont on ne sait pas s'il n'a pas fini de s'habiller ou s'il commence déjà à se déshabiller. Donc, si un homme refuse la cravate, il aura toujours l'air un peu bizarre, à la limite de l'acteur de vaudeville, en plus d'un look quelque peu débraillé. La solution passe par le col Mao ou le col roulé. Les pour et les contre en font une affaire de respect ou non des institutions, la présence de la cravate -comme c'est curieux- étant censée illustrer une forme de conservatisme et son absence une attitude (presque) révolutionnaire. C'est commode : je mets une cravate pour ressembler à un P-DG et je l'enlève pour avoir l'air subversif.

Richard Liscia

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3365