Histoires de plantes

Goyavier : l'arbre à vitamines

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Publié le 21/02/2019
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Le goyavier est un arbre buissonnant originaire de l’Amérique centrale, pouvant atteindre 10 mètres de hauteur ; il est aujourd’hui largement répandu et cultivé dans les zones tropicales et subtropicales du monde. Sa délicate fleur blanche odorante donnera des fruits comestibles recherchés de couleur variable rose, jaune ou blanc. Ils sont riches en vitamine C, A et B et en calcium.
goyave

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Crédit photo : J. Fleurentin

Dans tout le bassin caraïbe, y compris la Guadeloupe et la Martinique, sa feuille est prise en médecine populaire pour lutter contre les diarrhées, la dysenterie et la gastro-entérite ; en Amérique tropicale c’est un remède contre la toux, le mal de gorge et le diabète alors qu’en Asie, Inde, Chine et Japon, il est réputé traiter l’hypertension artérielle.

Dans d’autres régions du monde, on applique les feuilles en cataplasme sur les blessures, les saignements et les inflammations. Les bourgeons sont donnés aux enfants pour traiter la diarrhée à Hawaï. La feuille présente aussi une activité hypoglycémiante modérée mais significative.

Des indications traditionnelles confirmées par la pharmacologie

La feuille renferme des tannins, des benzophénones, des flavonoïdes, une huile essentielle et des stérols.

La plupart des indications traditionnelles ont été confirmées par l’expérimentation pharmacologique.

Les effets antidiarrhéiques revendiqués ont été démontrés dans de nombreuses expériences chez le rat avec une diminution de sécrétion d’eau au niveau intestinal et une action antispasmodique. Chez l’homme, on confirme également l’intérêt de la feuille dans des diarrhées banales ou les diarrhées à rotavirus. La feuille a des propriétés antibactériennes vis-à-vis de nombreux germes comme Salmonella typhi, Klebsiella pneumoniae et le staphylocoque doré.

Les effets analgésiques, anti-inflammatoire et hypoglycémiant sont significatifs dans des essais en pharmacologie animale et en clinique.

L’usage de la feuille a été repéré lors d’enquêtes de terrain menées dans toutes les traditions du bassin caraïbe et est d’ailleurs recommandé dans la pharmacopée caribéenne. De plus, c’est une plante traditionnelle dans les départements d’outre-mer, qui ont œuvré récemment pour qu’elle soit enfin reconnue comme médicinale.

 

Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Eds Ouest France, 239 p.

Jacques Fleurentin
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3497